Gastronomie
Diverses variations du « Serpentin tourneboulé dans son écrin de verdure », le plat phare de Jean Lagramusa Lézard-Gris, cuisinier du village MonRev sur les rives de l’Approuague : portion de serpent fouet, laitue, fleurs de forêt cueillies quelques minutes avant l’aube.
Originalité des ingrédients (il s’agit de s’affranchir des traditionnels plats de pécari ou de poisson awara toujours un peu lourds), recherche esthétique évoquant des scènes d’une Nature exprimée ici comme Généreuse (le serpent est ici visible, il s’offre, on ne risque pas de marcher dessus), alliance des sens visuels et gustatifs stimulés (l’odorat en sus : le serpent fouet est mariné au soleil durant 3 jours dans un bouillon de bière de fourmi et de sève de bombardier), simplicité de réalisation (lorsque des bulles apparaissent dans le cul-de-poule, la viande est prête), proportions raisonnées en référence aux principes de décroissance et de consommation durables dans le cadre de la baisse des allocations (ce plat convient pour 12 personnes ; servi cru son bilan carbone est positif) : ces innovations ne se contentent pas de renouveler la gastronomie tribale ; il s’agit d’un geste à la lisière de l’artistique qui, en créant une tendance que l’on souhaite d’ores et déjà durable, ouvre pour le bonheur de nos papilles la voie du « fooding macroqa ».