Le magicien
Longtemps, on se demanda pourquoi la tribu vaniVani n’avait plus de chaman, ce qui la distinguait étrangement des autres peuples autochtones de Guyane. C’est une enquête d’El Cabo, un journaliste pigiste pour le magazine « Petit Peyi » qui mit fin au mystère en narrant son étonnant parcours.
L’article dévoila que l’homme avait quitté la communauté pour mener sous une nouvelle identité une carrière de magicien au « Cabaret Magic » de Remire-Montjoly. Après avoir tenté quelques numéros classiques inspirés tant du magicien David Copperfield que du médium Alan Kardec avec l’aide d’une assistante aussi sculpturale que dénudée et agrémentée de plumes d’ibis rouges placées sur des parties anatomiques qui prenaient bien les lumières de la scène, et après avoir constaté avec dépit que cela « marchait sans plus », le chaman vaniVani avait révolutionné son spectacle. Celui-ci, « L’Ultimate Tucan Show » spectaculaire et novateur se mit à attirer une foule toujours plus dense de spectateurs, propulsant sa notoriété et ses revenus. Basées sur des techniques chamaniques occultes et ancestrales, ses performances hors normes stupéfièrent le public jusqu’à ce qu’une série d’incidents malencontreux mette fin à son ascension : un trou de mémoire qui ne lui permet plus de faire revenir à son état initial un touriste tiré au hasard et qui venait d’être transformé en pécari ; un enfant mordu par un petit caïman sorti d’un verre à cocktail ; un départ de feu près du bar causé par une boule de foudre mal dirigée. Enfin, l’action collective du SPG, le syndicat des prestidigitateurs guyanais, pour concurrence déloyale et emploi de techniques non isonormées mit fin à l’aventure. Il serait depuis, selon une rumeur, enfui en métropole où il exercerait désormais comme conseiller ministériel.
(Images des bonus composées avec l’IA Midjourney).